Austin Powers
Un film de Jay Roach avec Mike Myers et Liz Hurley
Comédie – USA, Allemagne – 1h35 – 1997
Synopsis : En 1967, Austin Powers est photographe de mode le jour et agent secret la nuit. Il se fait cryogéniser jusqu’en 1997 pour combattre son ennemi, le docteur Denfert.
Humour décalé, comique de répétition, comique visuel… : Jay Roach n’hésite pas à épuiser chaque gag autant que possible, et si au début on résiste, on finit par se laisser avoir, à la manière de Miss Kensington, par le charme désuet de l’agent secret.
Le ridicule se transforme en liberté, la grossièreté en insolence et la lourdeur en fausse naïveté. On finit par craquer et à regretter d’être les enfants de notre époque, si sérieuse, si coincée, si frustrée. La folie des années 60 explose partout dans le film, dans ses couleurs tapageuses, dans sa musique inoubliable et dans les moeurs de son personnage excentrique.
Austin Powers, pour qui tout était facile, est maintenant confronté à un temps où tout est devenu une lutte, le travail, le sexe, les sentiments.
La parodie des films d’espionnage est correcte (on doit bien avouer qu’on rit pas mal), l’intrigue tient sur un timbre poste, les personnages sont des caricatures mais derrière la bonne humeur convenue, Austin Powers arrive à saisir une vérité bien triste : dans les années 90 (et encore aujourd’hui), il n’y a plus d’idéal, plus d’improvisation, plus d’enthousiasme. La foi en la possibilité de construire un avenir meilleur a disparu. Les couleurs vives ont laissé la place aux convenances. Le monde est devenu morne et semble se satisfaire de la nostalgie d’un âge d’or révolu.
Quand Jay Roach essaie de nous rassurer en parlant d’une société responsable, il ne convainc personne. La vraie réussite d’Austin Powers, c’est d’être avant tout un hommage passionné aux sixties.
Note : 5/10
Publié le 10 juin 2011, dans Films d'hier, et tagué cinéma 1997, comédie, Jay Roach, Mike Myers. Bookmarquez ce permalien. 5 Commentaires.
Tu crois que Jay Roach essaie de nous rassurer en parlant d’une société responsable?
jolie critique:)
En tout cas, c’est ce qu’il fait dire à son personnage féminin : « aujourd’hui, nous avons la liberté et la responsabilité ». Mais on n’y croit pas.
Tu aurais pu parler de la blague de l’agrandisseur de pénis suédois, ça illustre parfaitement la surexploitation des gags.
Oui, c’est sûr que c’est un moment où il épuise bien le gag, même si pour moi, le comique de répétition a plutôt fonctionné…