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Fast & Furious 6
On n’attend pas grand chose du sixième opus d’une franchise, surtout quand cette franchise s’appelle Fast & Furious. Et pourtant… Il faut reconnaître à Justin Lin un véritable talent pour orchestrer des séquences d’action stupéfiantes et jubilatoires. Le résultat : un film d’action too much, carrément jouissif par moments.
Synopsis : Hobbs traque un groupe de chauffeurs redoutables, dont le meneur, Shaw est secondé d’une de main de fer par l’amour que Dom croyait avoir perdu pour toujours : Letty…
Après Fast & Furious 5, étonnant de dynamisme et de scènes grandioses, Fast & Furious 6 reprend le flambeau sur les mêmes bases. Après un générique de début qui résume les 5 épisodes précédents, affirmant l’existence d’une mythologie Fast & Furious, le film avance sur un rythme effréné, ne laissant que très peu de répit au spectateur.
Le scénario est assez anecdotique (bien que finalement au niveau de la majorité des James Bond) mais ici, ce n’est pas l’histoire qui nous retient à l’écran. Et même si le film traine un peu au milieu, une scène de saut de l’ange nous coupe le souffle tandis que la séquence finale est simplement démentielle. On admire l’inventivité de Justin Lin, qui arrive encore à nous surprendre avec des intrigues simplistes et des bolides imposants. Et surtout à nous procurer de véritables sensations fortes.
Note : 5/10
Fast & Furious 6
Un film de Justin Lin avec Vin Diesel, Paul Walker, Dwayne Johnson, Michelle Rodriguez, Jordana Brewster, Tyrese Gibson, Ludacris, Sung Kang, Gal Gadot et Luke Evan
Action – USA – 2h10 – Sorti le 22 mai 2013
The Grandmaster
The Grandmaster s’inspire de la vie d’Ip Man. Les autres personnages sont tous fictifs, ils sont là pour raconter un âge d’or de l’histoire des arts martiaux. Pourtant, le récit n’est qu’un jeu de marionnettes, il ne laisse aucune empreinte sur le spectateur. Et derrière la pyrotechnie, derrière les masques et les postures convenus, le film manque cruellement de substance.
Synopsis : Chine, 1936. le Grand maître Baosen, à la tête de l’Ordre des Arts Martiaux Chinois, cherche son successeur. Ip Man affronte alors les grand maîtres du Sud…
Wong Kar-Wai veut retracer dans un même mouvement l’histoire du kung-fu, l’histoire de la Chine et l’histoire d’un homme, Ip Man. L’ambition est énorme, l’échec est à sa mesure. Rien de neuf n’émerge vraiment de ce film ultra-référencé, dont la plupart des séquences, personnages et dialogues ont déjà été vus des dizaines de fois dans un film d’arts martiaux asiatique ou dans un western spaghetti.
Chaque plan du film est stylisé à l’extrême. Le temps se dilate dans des ralentis d’abord séduisants puis répétitifs, l’image a un grain étrange qui rappelle les documents d’époque et place encore un peu plus le film dans le cours solennel de l’Histoire.
Mais à force de vouloir rendre chaque instant mythique, Wong Kar-Wai tombe dans deux écueils rédhibitoires. D’abord, l’histoire est opaque au possible. Très difficile de s’y retrouver dans ces batailles entre Nord et Sud, entre maîtres et disciples, entre criminels et vengeurs. Les motivations des personnages sont tout à fait sibyllines, et ce qui est d’abord énigmatique devient vite agaçant. Les sauts temporels paraissent aléatoires, le scénario semble se déployer sans logique et sans enjeu, si ce n’est celui de multiplier les scènes de combat.
Des personnages sont inexploités, introduits puis abandonnés, sans qu’on ne comprenne vraiment ni leur place dans le récit, ni l’intérêt de leur histoire. L’économie de mots et les regards mystérieux finissent par se caricaturer eux-mêmes, les visages sont stylisés jusqu’à n’être plus que des figures de style.
Le deuxième écueil est alors inévitable : jamais on n’éprouve aucune empathie pour ces personnages-figurines. Même l’histoire d’amour nous est indifférente, et ce malgré quelques plans magnifiques. Les non-dits sont poussés si loin qu’ils sont vidés de leur substance : les héros n’ont en fait rien à se dire. Le trop-plein de subtilité cache le néant : finalement, il n’y a rien d’autre que des codes, d’honneur, de vengeance, d’orgueil, d’amour.
Et quand le rideau se ferme, la philosophie du kung-fu paraît vaine et dépassée, une pure forme dénuée de sens. Sans histoire, sans émotion, sans vie, The Grandmaster est un film abstrait où le climat (la neige, la pluie) n’est là que pour mieux glorifier le combat, un feu d’artifice d’images ahurissantes et de lieux communs, qui ne ravira sans doute que les amateurs d’arts martiaux. Pour les autres, les mêmes chorégraphies semblent s’enchaîner sans but et sans folie. Sans amour et sans âme.
Note : 2/10
The Grandmaster (titre original : Yut doi jung si)
Un film de Wong Kar-Wai avec Tony Leung, Zhang Ziyi, Chang Chen
Action, Arts martiaux – Chine – 2h02 – Sorti le 17 avril 2013
Mission : Impossible – Protocole fantôme
Ici, les scènes d’action les plus vertigineuses s’enchaînent sans laisser de répit au spectateur. Problème : le scénario, aux forts relents de Guerre Froide, ne nous emmène jamais qu’en territoire archi-connu. Un film rempli de cascades et d’adrénaline, mais sans caractère.
Synopsis : Impliquée dans l’attentat terroriste du Kremlin, l’agence Mission Impossible est totalement discréditée. Ethan Hunt, isolé, doit trouver le moyen de blanchir l’agence.
Ce n’est pas par son scénario que Mission impossible 4 fera vibrer le spectateur. Les figures imposées s’enchaînent, les agents secrets nous protègent d’une menace atomique orchestrée par un fou qui pense que la guerre nucléaire permettra un renouveau bénéfique à l’humanité (non, ne vous amusez pas à compter le nombre de films d’espionnage avec ce pitch-là, cela peut se révéler interminable).
Il y a bien un petit moment récurrent qui nous fait vibrer à chaque épisode de la franchise : l’utilisation de masques pour se faire passer pour telle ou telle autre personne. Ici, petite variation sur ce thème de l’usurpation d’identité avec une petite scène bien sentie qui se déroule simultanément dans deux appartements adjacents d’un hôtel. Assez Jouissif.
Au-delà de ça, l’histoire est à mourir d’ennui, mais l’action est omniprésente et certaines séquences sont à couper le souffle. Si la destruction du Kremlin au début du film est impressionnante mais un peu mécanique, d’autres séquences sont vraiment saisissantes, lorsque Ethan fuit de l’hôpital, lorsqu’il course un bandit dans une tempête de sable étouffante ou lorsqu’il exécute les cascades les plus improbables dans une usine de fabrication de voitures.
Le clou du spectacle se passe sur la tour Burj Khalifa de Dubaï, la plus haute du monde, quand Tom Cruise se transforme en homme-araignée dans une scène parfaitement rythmée où l’action, la tension et l’humour sont particulièrement bien dosés.
Du pur entertainment, plutôt de qualité, mais même si cet opus est sans doute le plus enthousiasmant de la série, on reste sceptique devant les lourdeurs et la répétitivité d’une histoire faite de poncifs et de retournements toujours attendus. Mission : Impressionnante – Scénario fantôme.
Note : 4/10
Mission : Impossible – Protocole fantôme (titre original : Mission: Impossible – Ghost Protocol)
Un film de Brad Bird avec Tom Cruise, Jeremy Renner, Simon Pegg et Paula Patton
Action, Thriller – USA – 2h13 – Sorti le 14 décembre 2011
Largo Winch II
Le deuxième opus de Largo Winch avance sur les traces du précédent film de la saga : du punch, du rythme mais aucune inventivité. Une sorte de sous-Jason Bourne sans grand intérêt mais plutôt divertissant.
Synopsis : Propulsé à la tête du groupe W après le décès de son père adoptif, Largo Winch décide, à la surprise générale, de le vendre pour créer une ambitieuse fondation humanitaire.
Jérôme Salle a puisé dans plusieurs albums de Largo Winch, a mélangé les histoires et nous sert finalement une intrigue qui rappelle beaucoup certains passages de la BD (l’OPA, l’épisode birman, la fondation humanitaire, Simon, la trahison d’un ami pour sauver sa famille…). L’action est au rendez-vous, le film arrive plutôt bien à surfer sur la mondialisation des enjeux politico-économiques, un peu à la façon de la trilogie Jason Bourne.
L’intrigue n’est pas trop mal ficelée et n’a rien à envier à la plupart des James Bond, et une scène d’action retient particulièrement l’attention : celle en chute libre, inédite, un peu irréelle mais assez ébouriffante. Sinon, pas beaucoup d’originalité mais une mécanique bien huilée, une galerie de personnages cohérente et un rythme soutenu.
Dommage que toutes les subtilités économiques de la bande dessinée soient survolées. Un produit formaté mais pas déplaisant.
Note : 3/10
Largo Winch II
Un film de Jérôme Salle avec Tomer Sisley, Sharon Stone et Ulrich Tukur
Action – France – 1h59 – Sorti le 16 février 2011