Archives Mensuelles: janvier 2013
Renoir
Être un artiste, est-ce se replier sur soi et sur ses émotions, ou bien est-ce être aux prises avec le monde et intervenir? Est-ce être observateur ou commentateur actif? Gilles Bourdos confronte un peintre en fin de vie, obsédé par la beauté, et son fils, le futur cinéaste, garçon engagé et homme d’action. C’est justement ce qu’il manque au film, de l’engagement et de l’action.
Synopsis : 1915. Auguste Renoir, vieil homme rongé par l’arthrite, retrouve une énergie créatrice salvatrice grâce à l’arrivée d’un nouveau modèle, la jeune et rayonnante Andrée.
Renoir n’est pas vraiment un biopic. Sa spécificité, c’est de ne se concentrer que sur quelques semaines de vie, ni les plus sensationnelles, ni les dernières, du célèbre peintre et de son fils, qui deviendra bientôt le célèbre réalisateur tant adulé par les cinéastes de la Nouvelle Vague.
Quelques semaines autour d’une femme, Andrée, son apparition dans la vie d’Auguste, et bientôt dans celle de Jean. C’est l’autre particularité de ce Renoir : parler en même temps de deux monstres sacrés, de deux artistes dont l’un est reconnu et arrive au bout de son chemin alors que l’autre n’a même pas encore envisagé de commencer le sien. Il s’agit bien entendu de passation, mais aussi de rivalité, de complémentarité et de similitudes. Le dialogue inégal entre un homme et son fils, entre un génie et son double, entre l’art des sensations et celui du récit.
Auguste est statique, obsédé par les chairs, Jean, déjà engagé dans l’Histoire, se passionnera plutôt pour le mouvement. D’une approche à l’autre, il y a la beauté d’une femme, marionnette de l’un, inspiratrice de l’autre, muse pour les deux. Et la beauté du cadre.
Comment faire un film sur le peintre sans sublimer les effets du soleil sur les paysages du Sud de la France? Gilles Bourdos, très concentré sur son image et sur sa lumière, se complait dans la contemplation. Certes l’esthétique est irréprochable, mais tout ceci manque de relief, d’étincelle, de vie. Le film est une confrontation de figures imposées, une exposition d’enjeux évidents, le récit sans surprise d’une tranche de vie qui n’est fascinante que parce qu’il s’agit d’Auguste et de Jean Renoir. Dans ce tête-à-tête entre le père et le fils, entre la méditation picturale et le souci du mouvement, c’est Auguste qui gagne. Aux dépens du cinéma.
Note : 3/10
Renoir
Un film de Gilles Bourdos avec Michel Bouquet, Christa Theret, Vincent Rottiers et Thomas Doret
Drame – France – 1h41 – Sorti le 2 janvier 2013
4h44 Dernier jour sur Terre
Sorti deux jours avant le fameux 21/12/2012, 4h44 Dernier jour sur Terre est une nouvelle façon d’aborder la fin du monde, à des années lumières des catastrophes spectaculaires du 2012 de Roland Emmerich ou de la beauté inquiétante du Melancholia de Lars von Trier. Ici, l’heure précise est connue d’avance, rien n’est plus à faire. Et les personnages piétinent et balbutient, incapables de trouver comment occuper ces derniers instants.
Synopsis : New York. Cisco et Skye s’apprêtent à passer leur dernier après-midi ensemble. Demain, à 4h44, le monde disparaîtra.
Le sujet de départ et la manière de l’aborder sont passionnants. Demain matin, à 4h44, ce sera la fin du monde. Une fin du monde calculée par les scientifiques, et à laquelle on ne peut plus rien. Ce qui est très fort dans le film, c’est que chacun sait, c’est que personne ne remet sérieusement en question l’apocalypse. Certes, le doute existe toujours, mais tous les personnages attendent inexorablement que l’humanité termine son histoire.
Pas de sauvetage épique, pas de monuments s’écroulant sous le poids de la catastrophe, pas de survivant isolé luttant pour continuer un peu le chemin. Non, juste des hommes et des femmes ordinaires qui attendent, tristement ou joyeusement, camouflant leur détresse comme ils peuvent, choisissant les derniers instants de vie comme on choisit comment terminer une soirée. Rien n’a plus d’importance qu’autre chose quand tout finit dans quelques instants. La mort de tout ne laisse rien derrière elle : la vie est rendue dérisoire et chacun cherche désespérément une spiritualité à laquelle se raccrocher.
Le film s’attache à l’intimité d’une fin du monde. C’est la très belle idée d’Abel Ferrara de rendre ce moment crucial presque anodin : on ne peut rien y faire, on ne peut que patienter en compagnie d’un couple replié sur lui-même. Pourtant, et c’est aussi un point captivant du film, le huis clos à l’heure du web est ouvert sur le monde : les écrans sont partout, qu’il s’agisse des flux d’images de la télévision, d’Internet et des smartphones, ou bien qu’on essaie de communiquer une dernière fois virtuellement avec ses proches (qui n’ont plus de proches que le nom). On voudrait régler les derniers comptes, dire quelques mots d’amour, se rapprocher de sa famille, retrouver de vieux amis peut-être. Mais on n’arrange pas une vie en un dernier jour, encore moins par écran interposé. L’illusion d’un monde entièrement à disposition est aussi celle d’avoir un quelconque pouvoir sur les choses et les gens. En dépit de l’instantanéité, toutes les gesticulations restent vaines.
Cisco s’interroge sur la manière de passer ce dernier moment : il aimerait oublier, dans la fête, dans la drogue, dans le sexe. Skye veut continuer ce qui lui parait important : aimer et créer. La sérénité n’est qu’une façade, la rébellion n’est plus possible. C’est la fin de toutes les possibilités, de tous les choix, puisque tous les choix sont finalement égaux. Alors pour occuper un dernier jour sur Terre, il ne peut y avoir que l’errance, il ne peut y avoir que du vide.

C’est aussi le défaut du film de se complaire dans ce vide, de se répéter continuellement comme pour transmettre l’état d’esprit de personnages qui tournent en rond. 1h22 d’attente peut paraître bien long, quand on n’attend rien. Abel Ferrara aurait sans doute pu raconter la même chose sous la forme d’un court métrage intense. C’est surtout la philosophie mystico-bouddhiste qui épuise : on est souvent face à un charabia d’images panthéistes, une bouillie de propos convenus, un désordre new age dont ne ressort que la musique, souvent captivante.
4h44 Dernier jour sur Terre est convaincant quand il illustre les dangers écologiques auxquels nous nous exposons. On aimerait même pouvoir suivre sa colère noire contre l’inconscience des hommes, mais on reste un peu extérieurs. Il y avait sans doute des moyens plus simples et plus crédibles de se révolter contre l’imprudence de l’être humain. Et surtout de dire que les seules choses qui comptent vraiment lors de notre passage sur terre, c’est le moment présent, et c’est l’autre. Comme le dit Skye à la fin : « all we have is right now, all we have is each other ». Tout le reste est pure impuissance. Le film d’Abel Ferrara dépeint un moment où cette impuissance est portée à son paroxysme, et en effet, alors il ne reste plus rien que maintenant et que ce qu’on est les uns pour les autres. Comme dans le Melancholia de Lars Von Trier, alors il ne reste plus rien qu’une étreinte.
Note : 6/10
4h44 Dernier jour sur Terre (titre original : 4:44 Last day on Earth)
Un film d’Abel Ferrara avec Willem Dafoe, Shanyn Leigh et Natasha Lyonne
Drame, Science-fiction – USA, Suisse, France – 1h22 – Sorti le 19 décembre 2012
De l’autre côté du périph
Omar Sy qui danse dans un salon de la bourgeoisie parisienne, ça vous rappelle quelque chose? De l’autre côté du périph surfe sur la vague Intouchables et propose de réunir deux acteurs (et personnages) qu’apparemment tout oppose. Exit la tendresse, il ne reste ici que la comédie, mâtinée d’action. Le duo comique fonctionne plutôt bien mais le film reste parfaitement banal.
Synopsis : Ousmane Diakité, policier de Bobigny et François Monge, capitaine de la crim’ de Paris, vont devoir faire équipe pour élucider le meurtre de la femme d’un grand patron…
De l’autre côté du périph est un buddy movie classique qui réunit deux policiers très différents (on pense à 48 heures, L’arme fatale et autres Rush Hour). La petite idée marrante du film, c’est de proposer un Ousmane Diakhaté plutôt conservateur et psychorigide (bien qu’il vienne des banlieues et qu’il a apparemment toute la désinvolture qui va avec), et un François Monge souvent détendu et libertin (en dépit d’un style très propre sur lui, très « parisien »).
La fameuse frontière du périph est très exploitée en ce moment dans la comédie français, soucieuse de réconcilier Paris et sa banlieue, que ce soit dans Lascars, Tout ce qui brille, Neuilly sa mère! (Neuilly prenant alors le rôle de Paris) ou, plus récemment, Les Kaïra. Ici, les gags sont inoffensifs mais plutôt réussis : chacun des deux flics a son univers à lui, mais on se rend bien vite compte que Ousmane n’est pas forcément heureux au milieu d’une cité, pas plus que François dans les bureaux de la Brigade Criminelle de Paris.
On retient aussi une scène un peu osée et rarement vue dans ce genre de comédie calibrée, celle dans le club échangiste, plutôt bien sentie. Pour le reste, le film souffre d’un gigantesque manque de rythme et la réalisation est mauvaise, avec des choix de cadres complètement ratés, notamment ces pénibles contre-plongées qui ralentissent le récit. N’est pas Tarantino qui veut.
L’intrigue policière est inintéressante au possible, le film est donc sauvé simplement par l’écriture des gags, plutôt chouette, et l’interprétation des acteurs, surtout Omar Sy, décidément en grande forme.
Note : 3/10
De l’autre côté du périph
Un film de David Charhon avec Omar Sy, Laurent Lafitte, Sabrina Ouazani et Lionel Abelanski
Comédie, Policier – France – 1h36 – Sorti le 19 décembre 2012
Anna Karenine
Après Jane Austen et Ian McEwan, le réalisateur britannique Joe Wright décide cette fois d’adapter au cinéma Léon Tolstoï, toujours avec Keira Knightley dans le rôle principal. Si ses films ne manquent généralement pas d’ampleur, Anna Karenine est sans doute sa fresque la plus ambitieuse. La mise en scène, formidable et monumentale, enthousiasme le spectateur mais relègue parfois la romance et les personnages au second plan.
Synopsis : Russie, 1974. Lors d’un voyage à Moscou pour sauver le ménage de son frère, Anna Karenine, femme mariée et respectée, rencontre Vronski. Celui-ci la subjugue immédiatement.
Après Orgueil et Préjugés et Reviens-moi, Joe Wright dirige une nouvelle fois Keira Knightley dans une romance en costumes adaptée d’une oeuvre littéraire. Les périodes portées à l’écran changent par contre du tout au tout : après la fin du XVIIIème siècle de Jane Austen et la seconde guerre mondiale, c’est le XIXème siècle russe qui offre au jeune réalisateur britannique l’écrin à son nouveau drame romantique.
Ce qui surprend tout de suite dans son Anna Karenine, c’est l’ambition folle de la mise en scène. A mi-chemin entre les dispositifs du cinéma et ceux du théâtre, Joe Wright ne cherche pas à donner l’illusion du réel. Au contraire, tout se passe toujours sur une scène de théâtre et nous sommes amenés à voir les changements de décor en même temps que la délimitation (toujours floue) entre le spectacle et la fiction. Les artifices dévoilés sont eux-mêmes créés de toute pièce : il ne s’agit pas de nous montrer les vraies coulisses du film, mais plutôt des procédés de mise en scène eux-mêmes fictifs. L’illusion n’est plus celle de l’intrigue mais bien celle du décor : on nous fait croire qu’on assiste à la mise en place des costumes et des paysages, mais tout cela est déjà faux, entièrement fabriqué, et on imagine à quel point cette mise en scène de mise en scène a dû être complexe à filmer.
Quelques séquences suffisent à donner le vertige : un décor chasse le suivant, un personnage passe d’un salon à une gare en un surprenant mouvement de caméra, les plans séquence fusionnent des scènes très différentes les unes des autres. D’une certaine manière, Joe Wright invente le plan multi-séquences : il s’agit de tout relier dans un même mouvement, de coller tous les lieux et les moments de l’intrigue en un vaste ensemble tentaculaire.
Le procédé est profondément enthousiasmant, extrêmement ambitieux, grandiloquent et assez déconcertant. On en prend plein la vue, jetés dans une sorte de manège tournoyant de scène en scène. A force, non pas de révéler, mais d’inventer les dessous du spectacle, Joe Wright nous distrait de l’histoire d’amour, portant notre intérêt sur les multiples niveaux de mise en scène. Celle de Joe Wright certes, celle de ce théâtre imaginaire qu’il met en place, celle que créent les bienséances, celle qu’imposent les regards (les indignations et commérages prennent une grande part dans le film, que ce soit dans des séquences de bal, de soirée, ou de manière encore plus claire, dans l’enceinte même d’un théâtre), celle enfin, plus métaphysique, qui se cache en toute existence, et que Shakespeare avait dévoilé dans sa célèbre formule : « Le monde entier est un théâtre, Et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs. Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles. »
Anna Karenine version 2012 semble être un commentaire moral de cette inquiétante réplique. Le film montre la société et le destin jouer avec les vies de ses personnages. Derrière ces forces toutes-puissantes, c’est Joe Wright lui-même qui joue avec ces existences morcelées, déchirées, assemblées, recollées grâce à des mouvements de caméra dignes de Darren Aronofsky.

Certaines séquences sont sublimes, notamment (et c’est déjà dans une séquence de danse que le cinéaste nous avait totalement convaincu dans son Orgueil et Préjugés) la scène du bal, exquise, poétique, virevoltante. Le mouvement des deux futurs amants stoppe celui de tous les autres danseurs, figés dans leurs existences de porcelaine tandis qu’à leurs côtés, l’amour naît, capable tout autant d’arrêter le temps que de le faire reprendre, que de contaminer les autres figurants du drame et de leur donner vie. On a sans doute affaire là à l’un des plus beaux moments de cinéma de 2012.
Dommage alors que tout ce procédé finisse par s’épuiser, victime de sa propre lourdeur, de sa folle complexité. A force d’observer la réalisation en même temps que l’intrigue, le spectateur finit par perdre de vue les personnages, devenus les marionnettes d’un sort clairement écrit d’avance. Quand le dernier plan du film réintègre le faux théâtre à la fiction (ou bien laisse la fiction envahir le dehors de la scène de théâtre), il est déjà trop tard. Le sort d’Anna Karenine nous est un peu indifférent. La société est un théâtre, il n’est pas facile de s’en libérer, et Joe Wright n’arrive pas à orchestrer l’évasion d’Anna Karenine. Elle reste là, prise au piège de ce spectacle dans le spectacle dans le spectacle. Il y avait trop de niveaux narratifs à faire tomber, trop de rideaux à déchirer.
Note : 7/10
Anna Karenine (titre original : Anna Karenina)
Un film de Joe Wright avec Keira Knightley, Jude Law et Aaron Taylor-Johnson
Romance, Drame – Royaume-Uni – 2h11 – Sorti le 5 décembre 2012
Touristes
En 2012 sont sortis au cinéma Kill List et Touristes. Le point commun de ces deux films? Ben Wheatley, un jeune réalisateur britannique très prometteur. Touristes est un road trip barré, un film de serial killer déguisé en comédie sociale, une petite pépite inattendue. C’est aussi le portrait malade d’une société fatalement individualiste et d’un idéal de vie riquiqui.
Synopsis : Tina vit seule avec une mère très envahissante. Chris décide de lui faire découvrir l’Angleterre à bord de sa caravane. Mais très vite, ces « vacances de rêve » dégénèrent…
Sous ses apparences de petit film barjot, Touristes a tout pour marquer durablement le spectateur. A mi-chemin entre la comédie d’humour noir, la romance déglinguée et le thriller miteux, le film de Ben Wheatley mélange les genres et s’aventure partout.
Les inquiétantes premières scènes dans une famille névrosée, l’attention du scénario pour les petits moments anodins du quotidien, enfin la mise en scène naturaliste, caméra à l’épaule, lumière crue, personnages médiocres, rappellent le drame social britannique. Quand le film disjoncte, à la grande surprise du spectateur non averti, quand l’intrigue glisse doucement de la folie douce d’antihéros ordinaires à la folie épicée d’amoureux imprévisibles, alors on frôle le film d’horreur.
Dans Touristes, Ken Loach rencontre Quentin Tarantino, et le mélange des deux est méchamment explosif. Tina & Chris, c’est la version détraquée de Bonnie & Clyde : ils ne sont pas beaux, ils ne sont pas sexys, ils n’ont pas d’ambition, la liberté qu’ils essaient d’atteindre est une liberté toute petite, toute ridicule, toute étouffante. Tina & Chris sont mesquins, jaloux, menteurs, misanthropes (et très attachants, surtout Tina, magnifiquement interprétée par Alice Lowe). Ils ne fuient pas la société, ils ne fuient pas pour s’affranchir d’une vie misérable : ils veulent juste visiter l’Angleterre tranquillement, ils ne sont que des touristes. Dans une semaine, ils rentreront sereinement chez eux.
Mais comme les amoureux hors-la-loi des grands road trips du cinéma américain, comme dans Bonnie & Clyde, La Balade sauvage, Sailor & Lula ou True Romance, ils essaient de construire une utopie à deux, ne reculant devant rien pour supprimer tout ce qui pourrait déranger leur idéal. Et tant pis s’il s’agit simplement de passer de bonnes vacances : n’est-ce pas finalement l’idéal le plus répandu dans une société du travail et de la consommation qui a perdu tout sens de l’engagement?
Dans une existence absurde où rien n’est plus important que de pouvoir profiter d’un repas au restaurant, d’une visite touristique, d’un bon emplacement de camping, des points et réductions que nous avons réussi à acquérir, il est insupportable de se voir gâcher l’un ou l’autre de ces bonheurs cruciaux. Pour quoi sommes-nous prêts à nous battre aujourd’hui? Non plus pour donner un sens à nos vies comme Bonnie & Clyde, mais pour défendre ce sens que nous avons enfin trouvé. Pour passer de bonnes vacances en amoureux. A l’heure de l’individualisme total, il ne s’agit plus de s’émanciper des normes, seulement de s’émanciper des autres, tous ces idiots qui nous gênent à accomplir notre rêve formaté. En 2012, l’essentiel est de croire qu’on s’accomplit et de le faire croire aux autres. En 2012, il n’y a plus rien de plus excitant ni de plus révolté que Tina & Chris.
Ben Wheatley arrive même à toucher par moments un romantisme sincère. Jusqu’à cette fin, plus étourdissante qu’il n’y parait. Certes, Touristes est un film drôle, pervers, méchant. Mais c’est aussi un film d’une grande intelligence et d’une grande sensibilité. Quand l’individualisme est érigé en règle de vie, il s’agit toujours et jusqu’au bout de se libérer des autres, de tous les autres. Quand l’aventure se termine, on sait que tout est bel et bien détraqué.
Note : 8/10
Touristes (titre original : Sightseers)
Un film de Ben Wheatley avec Steve Oram, Alice Lowe et Eileen Davies
Comédie dramatique – Royaume-Uni – 1h29 – Sorti le 26 décembre 2012

