Neds
Neds est un film sur le désœuvrement des jeunes de Glasgow dans les années 70, et plus généralement sur le désoeuvrement des jeunes des quartiers défavorisés, quels qu’ils soient. Il raconte la chute d’un gamin intelligent qui va se retrouver pris dans l’engrenage de la violence. Certaines séquences sont fascinantes mais l’évolution du personnage laisse sceptique.
Synopsis : Glasgow, 1973. Garçon brillant, John McGill entre au collège et subit les préjugés de ses professeurs qui n’ont pas oublié son frère aîné « irrécupérable », Benny, devenu membre des NEDS (Non Educational Delinquents), qui font régner la terreur dans les quartiers.
Dans la lignée de The Magdalene Sisters, Neds décrit l’éducation telle qu’elle était conçue il y a quarante ans dans les îles britanniques. Après Dublin, voici Glasgow, après 1964, voici 1973. Et après l’éducation religieuse dans tout ce qu’elle avait de plus effrayant, voici l’éducation laïque, presque aussi traumatisante.
John est un enfant doué et sérieux qui doit lutter contre tout ce qui l’entoure pour avoir une chance de réussir. D’abord contre un climat familial glauque et menaçant, ensuite contre les Neds, les petites racailles du coin qui ne portent pas vraiment dans leur coeur les premiers de la classe, enfin contre le corps enseignant lui-même, qui se méfie des jeunes et tout particulièrement de lui, dont le grand frère est devenu un meneur parmi les Neds.
John n’arrive à trouver sa place ni dans un camp ni dans l’autre, il se bat seul pour être accepté par ses professeurs et pour être reconnu par la bonne société à laquelle il n’appartient pas. Au tiers du film, suite à quelques frustrations supplémentaires, John fait un virage à 180 degrés et commence à s’impliquer dans les Neds. C’est l’un des plus gros problèmes du scénario : ce changement dans l’attitude de John n’est pas seulement brutal, il paraît inexplicable. L’enfant lutte depuis des années envers et contre tout et garde sa ligne de conduite et, du jour au lendemain, pour une petite affaire qui ne rajoute finalement pas grand chose à tout ce qu’il a déjà enduré, il s’exaspère et décide de tout foutre en l’air.
A partir de là, le film décrit une descente aux enfers, autant sociale que psychologique. John ne comprend pas que les Neds jouent à se faire la guerre et à martyriser les autres gamins simplement pour trouver leur place dans le monde et sortir de leur quotidien pourri. Il voudrait une vraie révolution, renverser les forces en place, la bourgeoisie, la police, l’école, il voudrait tout casser mais il prend conscience trop tard que les petites frappes de son quartier ne veulent rien remettre en question, simplement vivre et se donner l’illusion d’un pouvoir qu’ils n’ont pas.
John ne s’en remettra pas : dans son dernier tiers, le film entre dans une phase mystique. La violence est de plus en plus crue, les raisons du héros de plus en plus opaques, l’agitation qui se fait en lui est palpable grâce à une image particulièrement misérable et agressive. On reste cependant sceptique devant ces scènes de fureur qui s’enchaînent, de plus en plus étranges et surréelles, rapprochant parfois le film de l’exercice de style.
Par moments, Neds est vraiment convaincant et l’interprétation de Conor McCarron n’y est pas pour rien. Mais les deux virages entrepris par le scénario semblent exagérés et difficiles à admettre. Neds commence comme un film social britannique et se transforme peu à peu en autopsie de l’échec puis en thriller psychologique ultra-violent. Les trois parties sont intéressantes. Elles ont simplement du mal à s’imbriquer les unes aux autres.
Note : 5/10
Neds
Un film de Peter Mullan avec Conor McCarron, Gregg Forrest et Joe Szula
Drame – Royaume-Uni, France, Italie – 1h58 – Sorti le 31 août 2011
Publié le 12 septembre 2011, dans Films sortis en 2011, et tagué cinéma britannique, Conor McCarron, drame, Peter Mullan. Bookmarquez ce permalien. 3 Commentaires.
J’aimerais indiquer ma pensée par rapport a ta critique. Je trouve très juste de pensée au film en trois axes mais a contrario de ta réflexion je pense que les transitions sont extrêmement bien justifié.
Tout d’abord il a 100 pts et son prof sans le vouloir ou en le voulant le ridiculise en le mettant debout sur sa table, a partir de ce moment là, on comprend qu’il est brillant mais aussi qu’il va jusqu’au bout des choses et cela se justifiera tout le long du film. Il ne se voit aucun allié, suite a cela il se trouve un ami pendant les vacances qui le rejettera car trop différent ( c’est un autre cas ) Il va le perdre mais il va se faire des amis là ou il n’a jamais cru qu’il puisse en avoir ce qui va changer sa vision des gens. C’est le fait d’avoir des amis ( et plus un seul) qui va l’euphorisé et donc le pousser sur ce chemin. Il se retrouve respecter grâce a son frère, aura même une copine, des expériences positive …
La transition est bien choisi en soi, il a trouver du respect alors qu’il n’en a jamais eu. Mais par la suite il ira dans l’excès car il souhaite s’affirmer dans cette voie ( des épreuves qu’il se trouve lui même) La scène ou il ridiculise son professeur en l’obligeant a le corriger l’indique d’après moi. Il cherche a exceller et c’est pour ça qu’un désir de révolution va se créer car il ressent la voie qu’il a prise comme une contestation du monde qu’il connait. Les autres ne le comprendront pas mais c’est aussi parce que John est finalement à l’écart de ses amis ( par la pensée au moins ).
La deuxième transition montre surtout qu’il est perdu, voir désespéré . Il n’a plus d’amis, plus de famille, rejeté par tous, même plus de frère vers qui se tourner.. Il se sent seul et il n’a plus de solution. (La scène ou il tue Jesus je ne saurais dire ce qu’elle fais là…)
Par la suite il retourne dans la première voie, mais il donne vraiment l’impression d’être redevenu un enfant… Il voit ses erreurs et les séquelles qu’il ne pourra pas retirer :
Son père qui lui demande de l’achever, son humiliation avec l’arbalète, Kantin qui finalement après avoir était menaçant, humilier, amicale puis handicapé est finalement au même niveau que lui quand il finit dans la classe et quand on les abandonnent dans la réserve tout les deux. En s’occupant de lui à la toute fin, John donne l’impression de vouloir se repentir, se sent responsable.
Psychologiquement ça me semble vraisemblable. Pour moi il n’y a que deux choses que je n’arrive pas a interprété ( des fausse notes pour moi ), l’apparition de Jésus, et puis le passage au milieu des lions.
Si tu as une idée la dessus n’hésite pas a me le dire ton avis m’intéresse.
J’imagine, basiquement, que l’apparition de Jésus est une référence au parcours christique de John, et à la rédemption dont il a cruellement besoin. Quant aux lions, c’est sans doute le symbole d’une jeunesse sacrifiée, « jetée aux lions », abandonnée à elle-même. Mais parmi les lions, il règne un calme qui tranche avec la violence du monde des hommes…
Pour ma part je pense que la scène avec les lions montre que les fauves qui sont craint de tous, ne sont en faite pas si agressif que les hommes quand on pénètre dans leur territoire.
Mais alors dans quel but mettre cette scène ?